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daniel dekens photographies
6 mars 2009

un peu de soleil et tu nous parles de Cuba !

voilà donc un peu de soleil ... la parole est à Pascal ...

2009_03_06


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Commentaires
S
En fait, je reviens ici parce que je n'arrive pas à me détacher de la photo du soleil gris. Je bloque. Je n'ai rien à en dire de plus, si ce n'est que j'ai besoin de la regarder. Elle me fait un effet indéfinissable.<br /> <br /> Et puis je tombe sur la suite du reportage sur Cuba ! Un petit plaisir matinal supplémentaire... Tout le paradoxe cubain avec une bonne dose d'humour pascalesque. Pour le paradoxe, il va du rêve qui me saisit à la lecture de phrases comme "on ne peut pas être propriétaire", se partageant à l'effroi devant le gouffre économique qui sépare le Nord du Sud ("dormir dans une chambre qui engloutit un an du salaire moyen")... Quant au rire, je trouve hautement drôles les descriptions réalistes des jambons qui se fument au soleil des plages cubaines ! Tellement réel.<br /> Vraiment merci à Pascal.
P
...et qu'il est bon de fréquenter des gens lucides quant à leur prestations ! Je trouve que tu as été très performant dans ton Raul mais j'ai peur que tu me castres trop. C'est bon ? J'ai fait le tour ?<br /> Merci à tous pour l'accueil que vous avez réservé à mon commentaire, je vais essayer de le compléter avec objectivité ce qui n'est pas évident. En effet, j'ai eu la chance d'effectuer 3 séjours à Cuba en immersion totale dans la population, ce qui permet à priori de se forger une idée réaliste de la situation.<br /> Or, cette fois-ci encore plus qu'avant, j'ai été confronté à des réponses différentes à nos questions y compris sur des domaines purement matériels. Je vais essayer de synthétiser efficacement mes impressions et de les mettre en phase avec l'attente de notre hôte qui fait appel à moi pour parler du soleil cubain.<br /> Ah ! Le soleil de février à Cuba !!! Et bien il est cruel, mordant, et s'attaque à des peaux européennes en hibernation ce qui a pour effet de leur donner de belles couleurs de cochonailles bon marché en lieu et place de la teinte pain d'épice escomptée. Les bermudas et les tongs, accessoires traditionnels de l'appareil photo que je suis le premier à utiliser, ne laissent planer aucun doute sur la qualité de touriste de leur propriétaire.<br /> Partant de là, il y a quelques données que je peux vous livrer pour comprendre la situation cubaine:<br /> - chaque citoyen, à l'issue de ses études, se voit attribuer un emploi.<br /> - chaque citoyen, en fonction de sa situation familiale, se voit attribuer un logement.<br /> - on ne peut pas être propriétaire de son logement.<br /> - on peut être propriétaire de sa voiture si elle date d'avant 1959...<br /> - le salaire d'un professeur est d'environ 600 pesos cubains.<br /> - la monnaie pour les touristes est le peso convertible (CUC) avec la parité de 1 CUC = 25 pesos.<br /> - les achats "vitaux" (riz, haricots, sucre etc...) se font en pesos dans la limite des stocks une fois terminée la carte de rationnement ( demandez ce que c'est, pour les plus vieux à vos parents, pour les plus jeunes à vos grands-parents), les achats "superflus" se font en CUC: par exemple, 1 l d'huile vaut 2 CUC soit environ 10% du salaire mensuel ce qui donnerait environ 100€ en France... <br /> Bref, tout ça pour dire que le Cubain moyen qui voit passer un objectif photographique arboré en étendard sur un ventre couleur jambon d'York a vite fait de proposer des cigares de contrebande ou une dégustation clandestine de langouste qui lui assurera un bébéfice égal à 2 ou 3 mois de salaire!<br /> Je parlais hier à dessein de Varadero car jusqu'à peu les Cubains n'avaient pas le droit de fréquenter les lieux où étaient accueillis les touristes qui vivaient donc en vase clos et rentraient chez eux enchantés de Cuba sur Seine, de Cuba city, de Cuba am Main.<br /> Heureusement les temps ont changé et les Habaneros peuvent désormais aller se baigner dans l'eau turquoise de la côte nord et dormir dans une chambre qui engloutit un an du salaire moyen...<br /> Et pourtant, qu'il est émouvant le soleil rose qui baigne le "parque Lenin" où j'allais courir tous les petit-matins. La végétation aidant, j'en arrivais à me faire à l'idée que je ne serais même pas surpris de voir apparaître un lion derrière les arbres somptueux qui composent le jardin botanique.<br /> Suis-je désabusé ou cynique ? Même pas, juste réaliste et conscient d'un immense gâchis dans tous les domaines. Des élèves nous ont appris, atterrés, que des ministres réformateurs qui représentaient un espoir d'ouverture, avaient été remerciés. Il y a quelque temps, Raul Castro avait laissé entendre que chaque travailleur devrait désormais gagner par un travail efficace l'argent qui lui était versé, en un mot travailler plus pour gagner autant.<br /> Ça y est! J'ai enfin compris ce qu'est la mondialisation!!!<br /> Amicalement,<br /> Pascal.<br /> <br /> PS: pardon pour les omissions et les fautes d'orthographe d'hier, je paierai l'amende en pesos cubains si vous le voulez bien.
R
Depuis son retour de Cuba, Pascal va devenir le plus FIDELE du blog
C
Un soleil gris, bonne idée !
S
Là je suis scotchée. Une lame argentée, un soleil éteint, une immensité frémissante. C'est presque rien, un anti-coucher-de-soleil entièrement monochrome, d'une sobriété absolue ; c'est zen et embrumé, j'adore ! Tu es en effet très en forme photographique, c'est inoui.<br /> <br /> * El Desdichado, Gérard De Nerval dans Des Chimères.
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